Regard de juriste sur le conflit du Haut-Karabakh 

 
 
Depuis la fin de l’Union Soviétique, l’opposition de deux principes du
droit international, celui de l’intégrité territoriale des États et celui du
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, brandis ad nauseam l’un contre l’autre, ont coûté des dizaines de milliers
de morts tant du côté arménien que du côté azerbaïdjanais. On sait hélas que
l’un comme l’autre souffrent de nombreuses exceptions de par le monde, tant du
fait de l’artificialité de certaines frontières (notamment celles issues du
machiavélisme de Staline) que de l’oppression de nombreuses minorités dans les
pays qui ignorent la démocratie.

Peut-être la problématique réduite à ces deux termes est-elle mal posée : elle est en tout cas aujourd’hui dépassée. Un dirigeant qui revendique comme sien un territoire endosse automatiquement comme sienne la population qui y vit. C’est donc, si l’on s’en tient à sa rhétorique, contre une partie de sa propre population qu’il utilise les armes les plus sophistiquées – pour certaines, telles les bombes à sous-munitions, interdites par le droit international – pour tuer et détruire vies, infrastructures, habitat. De ce point de vue, chaque frappe en terre karabakhtsie mine la position de son auteur, transformant la guerre en nettoyage ethnique. Quand, de surcroît, on confie à une puissance extérieure – dont à ce jour une trentaine de parlements nationaux dans le monde ont reconnu que l’histoire avait été entachée par un génocide – la direction des opérations et qui fait appel elle-même à des jihadistes professionnels du crime, on voit s’avancer le spectre d’une répétition de l’histoire : Archag Tchobanian avait déjà, en son temps, dénoncé…

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