Comment la Russie a-t-elle perçu l’accord négocié par les USA entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ?

En raison de sa focalisation militaire et politique sur l’Ukraine, la Russie a progressivement commencé à perdre son rôle traditionnel dans le Caucase du Sud. Le retrait des troupes russes du Haut-Karabakh en 2023 et l’incapacité de l’OTSC, alliance dirigée par la Russie, à défendre l’Arménie contre l’agression continue de l’Azerbaïdjan en 2021 et 2022 ont poussé l’Arménie à remettre en question l’alliance et à chercher d’autres partenaires en matière de sécurité. En outre, les tensions récentes (arrestations et détentions mutuelles de journalistes d’ethnies opposées dans les deux pays) entre l’Azerbaïdjan et la Russie ont isolé davantage la Russie sur le plan politique, de sorte que Moscou n’est plus considérée comme l’ultime courtier en puissance dans la région.

Les analystes estiment que l’accord négocié par M. Trump mettrait la Russie sur la touche, la privant du rôle qu’elle a dominé dans la région au cours des deux derniers siècles. Kostantin Zatulin, membre de la Douma, a déclaré que l’accord visait à « évincer la Russie du Caucase ». Certains sont même allés plus loin en le qualifiant de « coup géopolitique » pour Moscou. La porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a quant à elle fait preuve de modération en indiquant que la Russie était intéressée par la stabilité régionale et en appelant à un retour à la plateforme régionale 3+3, comme si le Caucase du Sud était une région…