L’Arménie a-t-elle besoin d’un allié ?

L’approche de la Turquie envers l’Arménie semble consister à faire obstruction aux mesures qui profiteraient réellement à l’État arménien, tout en prenant des mesures susceptibles d’aider le gouvernement arménien actuel à remporter les élections de 2026. Cette approche donne l’impression que la normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie et le déblocage de la situation en Arménie sont sur le point d’aboutir, tout en évitant de prendre des mesures concrètes qui serviraient véritablement les intérêts nationaux de l’Arménie, soulignant ainsi la divergence entre les intérêts de l’Arménie et ceux de son gouvernement actuel. D’ici juin, date à laquelle se tiendront les élections en Arménie, la Turquie mettra probablement en œuvre des mesures superficielles présentées par les autorités arméniennes comme des réalisations importantes, mais qui serviront essentiellement à des fins de relations publiques. Citons par exemple le lancement ou la signature préalable (mais non la ratification) de protocoles sur l’établissement de relations diplomatiques et l’ouverture des frontières ou l’assouplissement des restrictions frontalières pour les citoyens ou les marchandises de pays tiers ; l’introduction de nouvelles compagnies aériennes sur le marché arménien de l’aviation ; et la restauration de certaines églises arméniennes dans les villes turques modernes.

Tout récemment, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré que la Turquie ne normaliserait ses relations avec l’Arménie qu’avec l’accord de Bakou. Par conséquent, des progrès significatifs dépendent des prochaines élections et du référendum en Arménie, car un gouvernement arménien fort et légitime est essentiel pour que la Turquie et l’Azerbaïdjan puissent faire avancer leur programme et garantir la plus grande légitimité possible des accords signés. En outre, le soutien turc rendrait le gouvernement arménien dépendant d’Ankara, ce qui semble faire partie intégrante…