Les fondements de la sécurité de l’Arménie et les moyens de les appliquer

par | 2 Avr 2008 | Archives

Conférences organisées par l’Institut Tchobanian

Avril 2008

Dr Armen AYVAZYAN

sera l’invité de la Radio AYPFM
dans l’émission « Carte sur table »
le samedi 5 avril, à 10h15
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Dr Armen AYVAZYAN et Varoujan SIRAPIAN

seront présents à Marseille
Mardi 8 avril à 20h00
au Centre culturel de l’UGAB
327, Bd Michelet – 13009 Marseille
avec la participation du Prof. R. Der Mergerian

Devant un public d’environ 100 personnes réunis dans le salon de l’UGAB, sur le Boulevard Michelet, Michel Guéviguian, vice-président de l’UGAB Marseille et Varoujan Sirapian, Président-fondateur de l’Institut Tchobanian et directeur de la revue Europe&Orient ont souligné la grande compétence du conférencier ainsi que son indépendance vis-à-vis du pouvoir et de tous les partis politiques. Varoujan Sirapian a présenté le dernier numéro de la revue Europe&Orient, « Mensonges et Raisons d’Etat ». Armen Ayvazyan participe régulièrement comme contributeur à cette revue géopolitique publiée par l’Institut Tchobanian. Le professeur Robert Der Mergerian assurait la traduction tout au long de la soirée.

Armen Ayvazyan a expliqué, carte à l’appui, les dangers qui menacent la sécurité de l’Arménie. Elle a hérité de frontières artificielles, établies à son détriment entre 1920 et 1923 par les Soviets et Ataturk. Le Siounik, large par endroits de seulement 40 km, ne donne pas une profondeur stratégique suffisante en cas d’agression azérie. Si le Karabagh qui lui est adossé avait été perdu en 1993, c’est tout le sud de l’Arménie (Syunik) qui disparaitrait et à terme l’Arménie tout entière. En effet, après la perte de la région de Syunik, la plaine de l’Ararat ne serait plus une superficie stratégiquement et économiquement viable, et l’Arménie serait en outre enclavée sur toutes ses frontières par des Etats hostiles, la Géorgie faisant partie du plan américain de confinement de la Russie et du plan turc, pan-touranien, ce dernier projetant la liquidation, purement et simplement, de l’Arménie. De ce point de vue, il est primordial que le Djavakhk conserve et fortifie sa population arménienne car les plans géorgiens sont de la remplacer par des Azéris ou des Turcs meskhets, hostiles.

A une question concernant les concessions territoriales pour obtenir la paix, Armen Ayvazyan répondit qu’elles n’étaient pas possibles sauf à mettre en danger la sécurité de l’Arménie. Il a par ailleurs critiqué la politique du gouvernement arménien vis-à-vis de la Turquie estimant qu’il est contre-productif de proposer un dialogue sans conditions préalables alors que ce pays pose des conditions inacceptables. Par ailleurs selon Armen Ayvazyan, même un petit bout d’un territoire à une valeur stratégique et symbolique inestimable. Par exemple l’immense Russie refuse à ce jour les milliards de dollars proposés par le Japon pour une partie des îles Kouriles.

Sur les négociations en cours, présidées par le groupe de Minsk, il ne juge pas une issue possible, tant les positions sont éloignées : seul le rapport de forces militaire, diplomatique, économique décidera du sort du Karabagh, avec ou sans guerre.

Une question porta sur le coût du Karabagh dans le budget de l’Arménie. Sur le plan économique, le Karabagh et les territoires libérés sont riches : ressources du sous-sol, terres fertiles, ressources en eau. Surtout, ils permettent à l’Arménie d’atteindre la taille critique minimum du point de vue sécurité et viabilité économique, avec une superficie globale d’environ 42000 km2, approximativement l’équivalent de la superficie de la Suisse ou des Pays-Bas. Ce serait un comble de se poser la question en termes de budget, le Karabagh, comme Gumri, Vanadzor ou autres régions, faisant partie de l’Arménie.

Inévitablement, quelques interventions ont abordé la situation intérieure. Le cas de Monsieur Sefilian a été abordé. Il a déclaré à son propos qu’il était incompréhensible que ce responsable des Comités de défense des territoires libérés se soit rallié à un politicien, en occurrence Levon Ter-Petrossian, dont l’objectif était précisément de rendre ces territoires aux Azéris.

Il a souligné les conséquences de ces événements sur la sécurité, puisque les Azéris ont testé la capacité de résistance arménienne en n’hésitant pas le 4 mars à sacrifier 8 soldats d’élite dans un assaut local mais doté de gros moyens, notamment l’artillerie.

La soirée s’est terminée très tard et l’assistance a émis le souhait de pouvoir entendre Armen Ayvazyan sur d’autres sujets rapidement abordés comme l’identité arménienne, les relations entre l’Arménie et la Turquie, etc.

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Deux autres conférences d’Armen Ayvazyan auront lieu à :
Valence
Mercredi 9 avril à 20h00
au Centre culturel de l’UGAB
6 rue Faventines – 26000 Valence

Lyon
Jeudi 10 avril à 18h30
au Centre culturel de l’UGAB
12 Rue Emile Zola, 69002 Lyon