Hommage à Archag Tchobanian

par | 16 Mai 2025 | Communiqués, Évènements

La mairie du 9e arrondissement de Paris et l’Institut Tchobanian rendent
hommage à Archag Tchobanian, figure du mouvement arménophile en
France.

À l’initiative de la mairie du 9e arrondissement de Paris et de l’Institut Tchobanian, présidé par Jean Sirapian, un hommage a été rendu à Archag Tchobanian, intellectuel, écrivain et infatigable défenseur de la cause arménienne, le mercredi 14 mai 2025 à 14h, à l’occasion du dévoilement d’une plaque commémorative au 9 rue Jean-Baptiste Say, où il vécut.

Cette cérémonie s’inscrit dans la continuité de l’engagement du 9e arrondissement en faveur de la mémoire, de la culture et de l’amitié franco-arménienne.

SEM Arman Khatchatryan, Laurence Patrice, Delphine Bürkli, Alexis Govciyan, J.V. Sirapian devant la plaque dévoilée au numéro 9 de la rue Say , Paris 9e.

J. V. Sirapian, président de l'Institut Tchobanian, devant l'immeuble au 9 rue Say, Paris 9e.

Né à Constantinople en 1872 et installé à Paris dès 1895, Archag Tchobanian a été l’un des premiers passeurs de la littérature arménienne en langue française.

Humaniste engagé, il a également été à l’origine du mouvement arménophile en France, mobilisant intellectuels, artistes et responsables politiques autour de la cause arménienne dès les premières années du 20e siècle.

À travers cet hommage, la mairie du 9e et l’Institut Tchobanian ont salué la mémoire d’un homme de lettres et d’engagement, mais aussi rappelé la force du lien qui unit les peuples français et arménien autour des valeurs de justice, de culture et de fraternité.

Delphine Bürkli, Maire du 9e, Paris.

Extraits :

Nous sommes rassemblés en ce 14 mai, à quelques pas de la 9 rue Say, pour faire vivre une mémoire, non pas celle d’une passée révolue mais celle d’un souffle toujours vivant parmi nous. D’une mémoire qui doit nous guider et nous inspirer dans cette période actuelle.

Nous sommes ici pour faire vivre le souvenir d’un grand homme, d’un grand intellectuel, d’un homme de combat, un exemple de courage ; Archag Tchobanian.

J. V. Sirapian, président fondateur de l'Institut Tchobanian

Edmond Khayadjian, l’auteur de « Archag Tchobanian et le mouvement arménophile en France » et « Anatole France & Archag Tchobanian, deux grandes voix pour l’Arménie » étant empêché, c’est Jean V. Sirapian, président de l’Institut Tchobanian, qui a lu son discours. Extraits:

C’est encore avec Anatole France que Tchobanian organise une « Grande Matinée au profit des 80 000 orphelins d’Arménie » le 16 juin 1900 au Théâtre du Vaudeville.

Célébrant la carrière de Tchobanian dans un discours prononcé lors de son Jubilé le 14 mai 1950 dans le Grand amphithéâtre de la Sorbonne, l’historien René Grousset a résumé en une formule lapidaire l’œuvre de Tchobanian : « Vous avez été en même temps l’ambassadeur des lettres arméniennes en France, l’ambassadeur des lettres françaises en Arménie ».

Tchobanian a vécu à cette adresse de 1918 jusqu’à son décès accidentel survenu le 8 juin 1954. Un taxi parisien a mis un terme à cette carrière exceptionnelle. Il repose au cimetière de Bagneux dans la sépulture des intellectuels arméniens. Ses archives inestimables ont été transférées en Arménie.

[…]

Désormais, le 9 de la rue Say devient un lieu de mémoire.

 

 

S.E.M. Arman Khatchatryan, ambassadeur de l'Arménie en France.

Extraits :
Il est symbolique que la Ville de Paris, et plus particulièrement le 9e arrondissement, ait choisi de perpétuer la mémoire d’Archag Tchobanian. Il incarne ces figures qui unissent nos deux peuples, par leur amour de la liberté, leur respect de la dignité humaine et leur partage des valeurs.

Cette célébration constitue un moment exceptionnel de l’amitié forte et singulière qui lie les peuples arménien et français.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Madame la Maire Delphine Bürkli, ainsi qu’à Monsieur Alexis Govciyan, pour cette belle initiative d’inscrire la mémoire d’Archag Tchobanian dans ce quartier historique de Paris.

Je remercie également tous les présents, ainsi que tous ceux qui œuvrent à perpétuer la mémoire d’Archag Tchobanian et à renforcer l’amitié franco-arménienne.

Que cette plaque, désormais fixée sur ce mur, nous rappelle que les mots ont le pouvoir de traverser les siècles, que l’engagement peut défier l’oubli, et que Paris demeure cette ville où les causes justes trouvent refuge, résonance et éternité.

Laurence Patrice, adjointe à la Maire de Paris en charge de la Mémoire.

Tchobanian ne se contentait pas de franchir les frontières, il les faisaient dialoguer. Il n’adoucissait pas les différences, il les articulaient avec justesse et sans effacement.

Il comprend très vite que la cause arménienne ne gagnera sa place dans les consciences qu’à travers la force des idées. Non par l’argent mais par la pensée, non par le pathos mais dans le partage. Alors il construit, il édite, organise, il rassemble.

Son combat n’était pas réduit à la dénonciation. Il défendait la culture arménienne non parce qu’elle était victime, mais parce qu’elle portait une civilisation.

Une cinquantaine de personnes assistaient à la cérémonie.

<<< A gauche ancien ambassadeur, écrivain et président d’honneur de l’Institut Tchobanian, Henry Cuny et madame.

A droite Alexis Govciyan, conseiller de Paris et Hovhannès Guevorgian, représentant de l’Artsakh. >>>

Pour visionner la totalité de la cérémonie cliquez sur l’image.

 

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Pour aller plus loin, deux livres d’Edmond Khayadjian publiés chez les éditions SIGEST.