Le décret est tombé un dimanche. Le 17 avril de cet an de grâce (si l’on peut dire) : 2022… Le premier avril eût été un jour plus approprié. On aurait souri de la plaisanterie avant de revenir aux choses sérieuses. Certains – les plus crédules, qui se croient fûtés – se seraient même réjouis qu’on mette enfin un terme à ces réceptions où circulaient à l’envi, selon une publicité bien niaise, des montagnes de chocolats dorés parmi les coupes de champagne. Car être diplomate, pour beaucoup, c’était cela : une vie de réceptions coûteuses pour les finances publiques, l’art de prendre le thé petit doigt levé, bavardages sans fins qui ne résolvent rien, déplacements en avion participant au dérèglement climatique (pour coller aux refrains d’actualité) et pire encore, privilèges qu’on croyait abolis depuis un certain 4 août 1789. A bas les élites ! A bas les concours qui récompensent le travail et la qualification, sans parler de l’assiduité, de l’honnêteté et de l’engagement vis-à-vis de ce qu’il était convenu d’appeler jusqu’à présent « le service public ». Une notion bien française qui rompt avec tant d’autres traditions étrangères d’administrations où l’on ne sert pas l’Etat : on s’en sert… Les Français ne connaissent pas leur bonheur de vivre encore dans cet environnement sacralisé du service public, du fonctionnaire le plus modeste jusqu’aux échelons supérieurs de la hiérarchie. Dommage que l’air du temps devienne si souvent, chez nous, la boussole des politiques… Il prélude à la création de nouvelles fonctions, de nouvelles appellations fumeuses, de nouveaux ministères ou secrétariats d’Etat…
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