Les États-Unis réagissent aux allégations d’Aliyev concernant l’armement de l’Arménie par Washington
Par The Armenian Mirror-Spectator
WASHINGTON (Azatutyun) – L’assistance militaire américaine à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan ne peut pas être utilisée à des « fins offensives », a déclaré le Département d’Etat mardi 24 décembre, en réponse aux allégations du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev concernant les livraisons d’armes américaines à Erevan.
La semaine dernière, M. Aliyev a affirmé que l’armée arménienne recevait des « armes létales » non seulement de la France et de l’Inde, mais aussi des États-Unis.
« Les États-Unis ne le reconnaissent pas », a-t-il déclaré à la chaîne publique Russia Today. « Cependant, nous avons suivi des avions de transport militaire atterrissant dans des aéroports arméniens pour y livrer des armes.
M. Aliyev n’a fourni aucune preuve de cette affirmation et n’a pas précisé le type d’équipement militaire américain qui aurait été fourni à l’Arménie.
Un porte-parole du département d’État a commenté les allégations de M. Aliyev : « L’assistance américaine à la sécurité de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan se concentre sur le renforcement de l’interopérabilité avec les forces américaines et de l’OTAN, sur l’augmentation de la professionnalisation militaire et sur la sécurisation de leurs frontières avec l’Iran.
« Les États-Unis calibrent toute leur assistance sécuritaire à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan pour s’assurer qu’elle n’est pas utilisée à des fins offensives et qu’elle ne sape pas ou n’entrave pas les efforts en cours pour négocier une paix durable et digne », a ajouté le fonctionnaire dans une déclaration au service arménien de RFE/RL.
Malgré sa coopération militaire croissante avec l’Arménie, Washington n’a fait état d’aucune livraison d’armes à ce pays du Caucase du Sud à ce jour. Il n’a pas non plus fait part de ses projets en la matière.
Le ministre arménien de la défense, Suren Papikyan, a rencontré le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, lors d’une visite à Washington au début du mois. M. Austin a déclaré qu’ils avaient discuté de « notre partenariat stratégique croissant par le biais de la formation et des exercices, de l’éducation militaire et du renforcement des capacités ».
Dans son entretien avec Russia Today, M. Aliyev a également réitéré les multiples conditions posées à la signature d’un accord de paix avec l’Arménie. Parmi ces conditions figure la fin de l’acquisition d’armes par Erevan.
« Nous avons répété à plusieurs reprises à l’Arménie et à ses sponsors au sein du département d’État américain que l’armement devait cesser », a-t-il déclaré.
Le gouvernement azerbaïdjanais prévoit de dépenser environ 5 milliards de dollars pour la défense et la sécurité nationale l’année prochaine, un fait souligné par Aliyev. Le budget de défense de l’Arménie pour 2025 devrait s’élever à 1,7 milliard de dollars.
Des responsables arméniens ont déclaré au début de l’année que Bakou prévoyait peut-être de lancer une nouvelle agression militaire contre l’Arménie après avoir accueilli le sommet sur le climat COP29 en novembre. Certains observateurs à Erevan estiment que les contacts accrus entre les responsables militaires azerbaïdjanais et turcs signalés ces dernières semaines pourraient être le signe de préparatifs en vue d’une telle action militaire.