Qu’en est-il de Chypre après le Nagorno-Karabakh ?

par | 23 Sep 2023 | Tribunes libres

Par Paul Antonopoulos

 

Maintenant qu’il semble que le Haut-Karabakh sera entièrement absorbé par l’Azerbaïdjan, l’hellénisme est confronté à un nouveau défi.
La seule chose qui empêchait l’Azerbaïdjan de reconnaître la “République turque de Chypre du Nord”, autorité d’occupation de la Turquie et reconnue uniquement par Ankara, était la menace d’une reconnaissance du Haut-Karabakh par Chypre et la Grèce.
Ce n’est plus une crainte pour l’Azerbaïdjan.

N’oublions pas que le dictateur azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré au début du mois, lors de la réunion de l’Organisation des États turcs, que le drapeau de Chypre occupée par les Turcs flotterait lors des événements organisés en Azerbaïdjan. En 2022, il a rencontré le dirigeant de Chypre occupée par les Turcs, et la République autonome d’Azerbaïdjan du Nakhitchevan reconnaît déjà Chypre occupée par les Turcs.

Athènes a parié qu’en intégrant les ressources énergétiques azerbaïdjanaises dans l’acquis européen, elle modérerait en quelque sorte l’Azerbaïdjan.

En fait, le Premier ministre grec a ridiculement qualifié le nouveau gazoduc de “gazoduc des valeurs” parce qu’il a permis à l’Europe de diversifier ses importations d’énergie en s’éloignant de la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine – depuis lors, nous avons connu neuf mois de famine, des victimes civiles et des régions historiques arméniennes entières nettoyées sur le plan ethnique.

Le dirigeant chypriote turc Ersin Tatar rencontre le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev en Turquie en 2022

La Grèce a-t-elle, au prix du sang des Arméniens, empêché les intentions de Bakou de reconnaître les territoires occupés par les Turcs à Chypre, ou a-t-elle permis à un ennemi de s’imposer ?

Paul Antonopoulos